Jeudi
12 décembre
… ateliers à Walia… et ça commence !
Après
un avant-midi plutôt tranquille où on a enfin eu accès internet
nous permettant de rassurer tout le monde, on s'est fait un petit
goûter dans la cuisine du guest house et puis j'ai fait ma toute
première sieste tchadienne! Bonheur nécessaire avec la chaleur
intense de N'Djamena.
Ensuite,
rencontre au Ballet National avec Virginie Tokari, une
comédienne/conteuse/marionnettiste d'ici. Nous allons travailler
ensemble pendant les prochains jours. Six heures d'ateliers de
clowns avec le groupe de femmes avec qui elle travaille, et sessions
de travail en duo sur deux courts spectacles que nous présenterons
ensemble à l'Institut Français, mercredi le 18 et samedi le 21.
D'ailleurs,
l'horaire se charge pour les prochains jours...! Plusieurs rencontres
avec les différents artistes-danseurs rencontrés depuis mardi
s'ajoutent au programme. L'idée : profiter au maximum de ce
séjour pour échanger sur nos pratiques – en salle le plus
possible. Chapeau bas à Katel (super Miss logistique) qui compile
ces horaires, note les multiples engagements qui se prennent et
s'empilent d'une heure à l'autre, maintient le contact avec les
artistes et s'assure que nous aurons le temps de voir tout le monde
sans empiéter sur les ateliers pour les jeunes. À la demande des
participants, nous irons deux fois dans chacun des quartiers où nous
sommes programmés (Walia, Chagoua, Moursal, N'Djiari), le tout se
terminant (inch'Allah!) en fin de séjour par un gros atelier
conjoint regroupant tous les participants.
Le
premier atelier, qui a eu lieu cet après-midi, s'est très bien
déroulé. Les participants sont curieux, avides, disciplinés et se
prêtent au jeu malgré le côté parfois abstrait que peut revêtir
un atelier de théâtre. Beaucoup d'entre eux n'ont jamais fait ou vu
de théâtre, alors il faut soigner l'approche. On a exploré
ensemble les bases de la composition de personnages et d'espaces.
Les références ne sont pas les mêmes, le rapport au jeu non plus.
Un beau défi, pour eux comme pour moi!
Retours sur l'atelier, avec Taïgue
En
soirée, nous avons rencontré Aboubakar Sow, cinéaste que nous
avions croisé mardi soir. Un homme d'une grande générosité, très
intéressant, sensible et avec qui le contact se fait très
facilement. J'ai mentionné, au hasard, que je voulais goûter à
tout... eh bien ce n'est pas tombé dans l'oreille d'un sourd.
Quelques minutes plus tard il arrêtait la voiture, nous disant de le
suivre pour voir comment on apprête les criquets! Sur le bord de la
route, en effet, une femme avec un gros wok en fonte rempli d'huile
bouillante où cuisent joyeusement les petites bestioles. Sortis de
l'huile, encore bien chauds, on les enrobe d'une sauce sucrée-salée
pimentée, et on nous les sert dans un papier journal, avec poudre de
piment et mayonnaise. Un délice! Pour accompagner une grosse Gala ou
une Guinness camerounaise, il n'y a rien de mieux! Yaya nous a aussi
recommandé le poulet braisé sur charbon de bois, que nous avons
dégusté au bar avec d'autres amis.
Nous
sommes accueillis avec hospitalité et chaleur, la complicité se
développe rapidement et naturellement. Taïgue fait partie d'une
communauté d'artistes qui ont tous une démarche impressionnante
ainsi qu'une vision claire et lucide de leur art et de ce qu'ils
veulent en faire. Aussi – et surtout – on sent chez ces artistes
une sensibilité et une intégrité remarquables. C'est un véritable
honneur de les côtoyer. C'est aussi une leçon d'humilité. Les
conditions dans lesquelles ils se démènent pour vivre leur art sont
bien loin des nôtres…
Deux jeunes de Walia
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